Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, nous pouvons diviser la poésie en deux formes : les formes fixes et les formes libres. Nous avons pu noter que les formes fixes de la poésie présentent une structure bien établie et un grand nombre de contraintes imposées. Au contraire, les formes libres de la poésie ne répondent à aucune structure définie et n’obéissent à aucune règle.
Au fur et à mesure des siècles, les poètes décident de s’affranchir des nombreuses règles imposées par les formes fixes de la poésie pour la faire évoluer afin de mieux s’exprimer à travers elle.
Le poème en vers libres
Apparu à partir du XIXe, le poème en vers libres permet aux auteurs de se libérer des contraintes principales des poésies à formes fixes :
- La longueur des vers n’est plus fixe,
- Les rimes peuvent être présentes ou non,
- Il peut être composé de strophes ou non.
Ainsi, les auteurs peuvent plus facilement se laisser porter par l’écriture sans penser à la composition de leurs poèmes. Néanmoins, et même s’il n’est pas soumis à des contraintes, l’organisation classique du poème en vers libres sur une page est souvent le même. En effet, celui-ci est toujours composé de vers, ces vers débutent généralement par une majuscule etc.
La poésie en prose
Dans cette forme poétique, aucune structure n’est imposée. Elle se soustrait à toutes les techniques habituellement utilisées en poésie. Il n’y a pas de rime, pas de vers, aucune disposition précise. La poésie en prose ressemble à un texte classique, suivi, parfois composé de paragraphes, parfois non.
La poésie en prose compte davantage sur le langage pour donner un effet poétique : jeux de mots, figures de style, effets sonores et rythmiques etc.
Publié en 1842 à titre posthume, Gaspard de la Nuit d’Aloysius Bertrand est considéré comme le livre fondateur de la poésie en prose en France. Il inspirera notamment Baudelaire pour l’écriture de Petits poèmes en prose.
Le calligramme
Le calligramme est bien entendu avant tout visuel, puisqu’il s’agit d’un poème en forme dessin, qui est généralement en rapport avec le texte de ce poème. Cette forme stimule davantage le lecteur : il est attiré par la forme tout en faisant le lien avec le texte. Le poète, lui, peut ainsi explorer d’autres facettes de sa créativité et de son imagination.
C’est le célèbre auteur de Calligrammes (1918), Guillaume Apollinaire qui nommera ainsi ce type de poème, mot formé par la contraction de calligraphie et d’idéogramme.
Autres formes libres de la poésie
Pour terminer, nous pouvons souligner que la chanson ou le slam font également partie des formes libres de la poésie, puisque leurs compositions sont souvent proches des poèmes. Le langage est poétique, ils comportent des rimes, des refrains, ils jouent sur les mots et répondent donc à de nombreux codes poétiques.
De nos jours, même si la présence de la poésie dans sa forme originelle a été un peu bousculée au fil des siècles, beaucoup d’auteurs prennent toujours plaisir à l’écrire, et de lecteurs, à la lire, et ce, sous toutes ses formes.