Le point de vue externe

En littérature, le point de vue adopté par l’auteur joue un rôle crucial dans la manière dont les lecteurs perçoivent et interagissent avec l’histoire. Après avoir abordé le point de vue omniscient et le point de vue interne, nous allons aujourd’hui nous pencher sur le point de vue externe.

Qu’est-ce que le point de vue externe ?

Le point de vue externe, aussi appelé point de vue objectif, est une perspective narrative où le narrateur raconte l’histoire sans exprimer les pensées ou les sentiments internes des personnages. Il se contente de décrire les actions, les dialogues et les événements de manière neutre et factuelle, comme une caméra qui enregistrerait la scène sans intervenir. Ce point de vue limite l’accès du lecteur à l’intériorité des personnages, créant parfois un effet de distance ou de mystère, et mettant l’accent sur l’observation et l’interprétation externe des faits.

Les origines du point de vue externe

Il trouve ses origines dans la tradition littéraire qui cherche à présenter l’histoire de manière neutre et impersonnelle. Cette technique narrative remonte aux anciens récits épiques et aux tragédies grecques, où les narrateurs racontaient souvent des événements sans divulguer les pensées ou les sentiments des personnages, laissant ainsi le public interpréter l’histoire. Au fil des siècles, le point de vue externe a été raffiné et utilisé par de nombreux écrivains pour créer une distance entre le narrateur et les personnages, permettant aux lecteurs de tirer leurs propres conclusions. À l’époque moderne, des auteurs comme Ernest Hemingway ont maîtrisé cette technique dans des œuvres comme Les Neiges du Kilimandjaro, où le style dépouillé et factuel renforce l’objectivité narrative.

Les caractéristiques du point de vue externe

1. L’impartialité : Le narrateur ne prend pas parti et ne juge pas les personnages ou les situations.

2. La distance : Il y a une certaine distance entre le narrateur et les personnages, ce qui peut donner au lecteur une perspective plus large sur l’histoire.

3. La limitation : Le narrateur ne sait que ce qui est observable et audible ; il ne peut pas connaître les pensées ou les motivations cachées.

 4. La neutralité émotionnelle : Le narrateur ne partage pas les émotions des personnages, ce qui peut parfois créer un effet de froideur ou d’objectivité.

5. La focalisation externe : L’attention est portée sur les aspects visibles et concrets de la scène, comme l’environnement, les actions physiques et le langage corporel. Ce point de vue peut être utilisé pour créer un effet de réalisme, laissant le lecteur interpréter les événements et les caractères des personnages par lui-même.

Pour conclure, le point de vue externe est particulièrement efficace pour créer un effet dramatique, pour créer du suspense ou pour explorer des thèmes universels à travers des actions et des dialogues plutôt qu’à travers les pensées intérieures des personnages.

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