Les courants littéraires : L’humanisme

L’humanisme est un courant littéraire européen qui voit le jour en Italie au XVIe.  L’humanisme va s’étendre sur plusieurs siècles. Il touche tous les domaines aussi bien la philosophie, la religion que la morale. Le mot « humanisme » est issu du latin « humanitas », il désignait autrefois l’expression d’une pensée, l’homme est associé à la culture qui en serait son essence. Dans la littérature il débute avec le poète Pétrarque, grand érudit florentin qui se présente comme l’un des plus grands auteurs italiens avec son œuvre Canzoniere . Ce mouvement renoue avec les textes de l’Antiquité et promeut l’amour de l’humanité. Les valeurs et les réflexions de l’homme sont placées au-dessus de tout.

L’humanisme, un contexte historique

Le contexte historique est très important avec de nouvelles innovations notamment celle de l’imprimerie qui propage la diffusion des connaissances et l’Europe qui fait la découverte d’autres peuples qui se sont développés hors de leur civilisation. La Renaissance italienne apparaît et la famille des Médicis devient mécène des artistes. Ainsi, en peinture, des techniques émergent. Des écoles se forment et les grands maîtres imposent leurs styles, comme Léonard de Vinci et ses célèbres portraits, ou encore Michel Ange, qui peint la chapelle Sixtine. La réforme protestante devient une obsession politique et religieuse ce qui va générer des guerres de religions qui vont diviser la France jusqu’à l’Édit de Nantes promulgué par Henri IV.

La conception des humanistes n’est pas uniquement une pensée mais une manière de voir le monde qui va inspirer les arts et la société de cette époque. En 1530, François 1er crée le Collège des lecteurs royaux qui est actuellement le Collège de France et qui est considéré comme un lieu d’excellence de la transmission du savoir. Des humanistes payés par l’Etat sont alors chargés d’enseigner de nouvelles disciplines. La connaissance devient le moteur d’une nouvelle société, elle est transmise par l’éducation qui est valorisée, on se cultive avec l’apprentissage de plusieurs langues ou l’étude des textes de l’Antiquité.

Ils cherchent aussi à construire une société idéale en commençant par le théologien et philosophe Erasme et son Éloge de la Folie. Cette fiction burlesque parle de la déesse de la Folie et lui octroie le droit de critiquer diverses catégories sociales ainsi que des professions et particulièrement celle des théologiens, le genre satirique fut l’une de ses spécialités. Erasme a voyagé dans toute l’Europe pour enrichir et développer sa conception humaniste du christianisme.

Thomas More auteur anglais révolutionne avec son essai politique et social L’Utopie qui est à l’origine du mot. C’est un appel à réformer la politique contemporaine et inciter à une analyse profonde de l’enseignement chrétienne. Il met la tolérance au service de la liberté dans un monde imaginaire proche de l’idéal de l’auteur. Il est le témoin du désastre social en Angleterre et le dénonce dans son livre.

En France, François Rabelais fait son entrée comme libre penseur et homme de foi évangélique. Il va s’opposer vivement à l’aristocratie en signalant leur abus par la culture populaire et paillarde où il pratique la vie par le vin et les jeux. Ses œuvres majeures telle que Pantagruel  et Gargantua  se tournent parfois vers la chronique, parfois vers le conte. Elles parodient les romans de chevalerie. Il va mettre en avant les idéaux des humanistes de la Renaissance.

L’humanisme a été le vecteur de mutations culturelles qui prône des valeurs encore présentes de nos jours et dont s’inspire encore l’élite intellectuelle. Il a façonné les pensées d’une génération d’écrivains et d’artistes qui ont élevé ce courant dont le précepte est de permettre à l’homme de choisir la vie qui lui correspond.

À bientôt

Lysianne

Crédit image : Pixabay

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