Aujourd’hui nous allons parler un peu de la SGDL. Dans le monde de la littérature, ce merveilleux monde des lettres, il arrive d’entendre parler de la SGDL, la société des gens de lettres. Cette association a été créée dans le but de défendre les droits et les intérêts des auteurs.
La création de la SGDL
Il est important de remettre les choses dans leurs contextes. Avant la Révolution française, le droit d’auteur n’existe pas. Les écrivains, pour être publiés, cèdent leurs droits à un libraire, contre une somme forfaitaire unique et ne touchent plus rien par la suite. L’existence du copyright existe en Grande Bretagne depuis 1709, mais les Français estiment qu’il n’est pas juste important de protéger un écrit, mais de protéger l’intention également derrière cet écrit puisqu’il faut le voir comme une extension de la personnalité de l’écrivain. Ils font donc le choix de protéger le droit de propriété mais également le droit moral.
La convention de 1793 proclame donc que « la propriété littéraire appartient aux auteurs d’écrits en tout genre ».
Tout s’annonce bien donc, mais il faut encore faire appliquer cette loi correctement, et c’est là, que le bât blesse.
Les hommes de théâtre, donc avant les hommes de lettres, demande en 1791 la fondation d’une société d’auteurs afin de percevoir tous les droits des différentes représentation théâtrales, pour lesquelles ils ont été délaissés. La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD), va voir le jour en 1829, et devient donc la plus ancienne société de perception créée par des auteurs.
Mais qu’en est-il des gens de lettres ? Les romanciers, les poètes, les journalistes, les écrivains en tout genre ?
Les gens de lettres
Nous sommes en 1837 lorsque Louis Desnoyers, s’inspirant d’une idée émise par Honoré de Balzac, prend l’initiative de regrouper plusieurs écrivains afin de constituer réellement une association de promotion et de défense des intérêts des auteurs.
Le projet prend forme et la SGDL est officiellement fondée en 1838. La première assemblée générale, du 16 avril 1838, nomme Abel François Villemain, politicien et écrivain, président et Louis Desnoyers vice-président.
De grands noms du monde des lettres vont ainsi rejoindre la SGDL pour ceux qui n’étaientt pas présents dès la fondation. Parmi tous ces noms nous reconnaîtrons des noms tels que Honoré de Balzac, George Sand, Théophile Gautier, d’Alexandre Dumas (père), Cauchois-Lemaire, Roger de Beauvoir, Henri Martin, ou encore Victor Hugo.
Les objectifs de la SGDL
Les objectifs de la SGDL à présent sont clairs : la défense des intérêts moraux et matériels de ses membres et le secours aux écrivains nécessiteux.
Après quelques problèmes de trésorerie dus aux luttes contre les journaux qui ne reversent pas ce qu’ils devraient reverser aux auteurs malgré les grandes quantités vendues, elle finit par se constituer une trésorerie suffisante en prélevant des droits de reproduction dans les journaux.
Les auteurs qui adhèrent à la SGDL abandonnent leurs droits à la Société, lui permettant de négocier directement les contrats pour eux, comme une sorte d’agent littéraire.
La SGDL propose également une assistance et des actions contre la contrefaçon, une pension aux auteurs (qui ne perçoivent à l’époque aucune retraite), et un soutien juridique.
En 1891, la SGDL est reconnue d’utilité publique.
Elle continue à mener des actions et des projets pour venir en aide aux écrivains, elle a même mis en place un fonds d’indemnisation pour le paiement des droits d’auteur depuis juillet 2022.
Nous voilà à présent plus éclairés sur la SGDL, la société des gens de lettres.
Au plaisir de vous lire,
Les 3 Colonnes