La fin de l’été se profile à l’horizon et cela annonce, pour les plus jeunes d’entre nous, le début d’une nouvelle année scolaire. Aujourd’hui, je vous propose de repartir sur les bancs de l’école, d’écouter les leçons des professeurs, de rêver comme un enfant et de nous attarder sur les différentes adaptations de livres jeunesse.
La guerre des boutons
La Guerre des boutons, roman de ma douzième année, Louis Pergaud (1912)
Dans la campagne française du début du XXe siècle, deux villages fictifs alimentent une rancœur ancestrale mutuelle. Si les adultes sont pour la plupart réticents à l’idée de partager une conversation avec leurs voisins, les enfants, eux se mènent une véritable guerre impliquant des batailles et des stratégies pour pouvoir humilier leurs adversaires. Le summum de ces humiliations consiste à la confiscation systématique des boutons, bretelles ou encore lacets des pauvres vaincus qui sont contraints de rentrer dans leur foyer en essayant de se couvrir comme ils le peuvent.
On suit principalement le jeune Lebrac, chef de la bande de Longeverne qui s’oppose à Aztec des Gués de Velrans.
Le roman présente ici la France rurale et l’éducation de la génération d’avant-guerre. L’auteur dépeint l’ingéniosité, la violence juvénile et tout le vice dont sont capables les enfants sous l’effet de groupe. Si au premier abord ce texte paraît innocent, la préface de l’auteur nous met bien en garde sur le fait que cet ouvrage n’est pas destiné à un jeune public, ce que les différentes adaptations cinématographiques ne manqueront pas de modifier, préférant destiner leurs films à un public familial.
Adaptation cinématographique de la Guerre des boutons, Yves Robert 1962
Après l’adaptation du roman par Jacques Daroy et Eugène Deslaw en 1936 avec leur film La Guerre des gosses, c’est au tour d’Yves Robert de présenter sa version de l’œuvre de Louis Pergaud.
Film ayant eu le plus de succès à travers le monde et faisant figure de classique pour les cinéphiles, le film de Yves Robert nous expose tout le charme de la campagne tout en mettant en avant le point de vue des enfants sur le monde adulte et sur leurs objectifs, jugés bien plus importants pour ces petites têtes blondes.
Le saviez-vous ? : « Si j’avais su, j’aurais pas venu ! » cette phrase devenue culte et représentant à merveille la candeur des enfants, a été totalement inventée dans le film de 1962.
Après une adaptation britannique en 1994 avec War of the Buttons, deux adaptations ont également vu le jour en 2011, par Yann Samuel et Christophe Barratier offrant chacune une relecture du roman en proposant par exemple de déplacer le contexte historique, le film de Christophe Barratier présentant un film durant l’occupation allemande ou encore de mettre un peu plus en avant les personnages féminins : les petites filles étant assez discrètes dans le roman comme dans le film de 1962.
Mary Poppins
Mary Poppins, Pamela L. Travers (1934)
Après avoir épuisé une énième nounou et l’avoir poussée à démissionner, les enfants Banks, Jane et Michael, voit arriver dans leur demeure une bien curieuse dame. La jeune femme semble capable de voler dans les airs, défie les lois de la physique et semble être capable des plus grands prodiges. Dans cette aventure merveilleuse, les enfants feront de belles rencontres et apprendront bien plus qu’à ranger leur chambre.
L’autrice australienne, Pamela L. Travers , de son vrai nom Helen Lindon Goff, nous présente ici une gouvernante typiquement anglaise, possédant un brin de magie, capable de résoudre tous les maux, tout en incarnant les valeurs d’une éducation ferme mais bienveillante. Le roman propose aux enfants de découvrir une nouvelle aventure avec Mary Poppins à chaque chapitre.
Avec Mary, on danse, on chante, on rit… C’est d’ailleurs après avoir entendu sa fille Diane rire lors de sa lecture de Mary Poppins que Walter Disney souhaitera contacter Madame Travers pour lui proposer d’adapter son livre à l’écran. Celle-ci refusera à de nombreuses reprises pendant presque 20 ans.
Adaptation cinématographique de Mary Poppins, Robert Stevenson (1965)
Défiant les contraintes techniques de l’époque, les studios Walt Disney nous propose ici une œuvre mémorable et poétique, mêlant prises de vue réelles et images d’animation. À sa sortie, le film est un triomphe et devient une référence dans le milieu cinématographique.
Le film décide de reproduire assez fidèlement plusieurs chapitres du roman tout en intégrant des chansons et des passages animés, signatures des studios Disney.
Le saviez-vous ? : Pour les passages où les acteurs évoluent sur un décor de dessin animé, les équipes d’animation n’ont pas utilisé la technique du fond bleu, comme c’était l’habitude à l’époque, mais ont utilisé la technique du Vapor Sodium Process, qui permet d’isoler une couleur spécifique directement depuis la prise de vue de la caméra. Pour réaliser cette avancée, les acteurs étaient filmés devant un fond blanc éclairé à la vapeur de sodium.
Pour connaître les secrets de réalisation de ce film, et sur la vie de l’autrice, je vous conseille le visionnage du film Dans l’ombre de Mary, de John Lee Hancock (2013) où on découvre les points de vue diamétralement opposés de Pamela L. Travers et de Walt Disney.
Le Petit Nicolas
Le Petit Nicolas, série de 15 livres de René Gosciny et Jean-Jacques Sempé (1956 à 1965)
Avec beaucoup de tendresse et d’humour, les auteurs nous présentent dans plusieurs petits ouvrages, les aventures du petit Nicolas qui nous expose des faits marquants de son enfance des années 60. Les sujets abordés comme l’amitié, les maîtresses d’écoles, les récréations ou encore les différences entre filles et garçons, sont exposés avec beaucoup de candeur et retranscrits dans un langage enfantin permettant une lecture adaptée aux écoliers.
Adaptation cinématographique du Petit Nicolas, Laurent Tirard (2009)
Dans cette adaptation, on suit principalement la vie du petit Nicolas suite à la découverte d’un évènement bien curieux et inattendu : l’arrivée prochaine d’un bébé dans son foyer. Persuadé que le futur arrivant prendra sa place, on suit les questions et cheminement du petit garçon pour comprendre cette étape qui a été la préoccupation de bien plus d’un enfant.
Alors pour cette nouvelle année, avez-vous prévu de lire un ouvrage en particulier ? Ou préférez-vous visionner de nouveaux films ?
Je vous souhaite une bonne rentrée scolaire et, n’oubliez pas, si vous avez une question, n’hésitez pas !