Une fois matérialisé, le livre est lancé sur un long circuit. Il va se retrouver entre les mains des libraires, des bibliothécaires, sera acheté, emprunté… Parce qu’il s’agit d’un objet qui vit, le livre sera parfois abîmé et cabossé. Par conséquent, les relieurs sont les petites mains qui en prennent soin pour lui donner un nouveau souffle.
En quoi consiste plus précisément cette profession ? Étudions ensemble les spécialités, les qualités, et les formations relatives aux métiers de la reliure.
En quoi consiste le métier de relieur ?
Premièrement, notons que la reliure se décline selon plusieurs spécialités. Il est possible d’être relieur d’art, relieur-doreur, restaurateur de livres anciens et de papier… Nous pouvons regrouper ces pôles en deux catégories générales :
- La reliure courante, la plus pratiquée. Elle s’exerce sur des ouvrages récents abîmés, souvent en bibliothèque ou dans des services d’archivage.
- La reliure d’art, la plus rare. Elle permet d’œuvrer sur des livres prestigieux.
Ces deux branches sont corrélées au secteur de la restauration, en expansion.
En fonction de ces variables, un relieur est amené à travailler dans des lieux divers. Il peut s’agir d’une bibliothèque, d’un musée, ou d’un atelier spécialisé. Quoi qu’il en soit il reçoit généralement des commandes. La reliure est une profession plutôt solitaire, mais l’artisan peut être amené à travailler en équipe ou à former des apprentis.
La principale fonction du relieur consiste à lutter contre les différents facteurs amenant à l’altération du livre. En voici quelques exemples :
- Les intempéries
- Les transports
- L’usure du temps
- Et surtout : la manipulation humaine. Il s’agit de la principale cause de dégâts pour le livre, devant le feu notamment.
Pour remettre les livres en bon état le relieur utilise plusieurs matériaux, dont le papier japonais. Très fin, il permet de combler les trous des œuvres lacunaires.
Quelles sont les compétences requises quand on est relieur ?
- Minutie et précision : le relieur effectue un travail d’orfèvre. Il manipule un objet déjà fragile et parfois très ancien. Il doit donc s’appliquer à ne pas causer de dégâts supplémentaires.
- Patience : toujours par volonté de protéger le livre, il ne faut pas se précipiter. De plus, les techniques avec lesquelles est amené à travailler le relieur exigent une certaine lenteur. En fonction du projet une restauration peut demander jusqu’à une année de travail.
- Fibre artistique : la reliure s’accompagne indubitablement d’une dimension esthétique. Cet aspect est d’autant plus valable dès lors qu’il s’agit d’un livre d’art ou de prestige, élaboré lui-même selon des critères de beauté.
- Connaissance fine de l’histoire du livre : une reliure est réussie si l’empreinte du relieur n’est pas perceptible. Autrement dit, la technique de fabrication du livre doit être scrupuleusement respectée pour que le résultat soit le plus proche possible du visuel initial. Et pour cela, il faut savoir la reconnaître et la maîtriser.
- Appétence pour le travail manuel : la reliure exige une habilité particulière avec une large gamme d’outils et de matériaux. Il faut donc savoir tous les manipuler et estimer quand les utiliser.
Comment devenir relieur ?
Il existe une pluralité d’études formant aux métiers de la reliure, toutes professionnalisantes :
- Après le collège il est possible de passer un CAP art de la reliure, pouvant lui-même être complété par un BMA (Brevet des Métiers d’Art).
- Autrement un bac technologique STD2A (Sciences et Technologie du Design et des Arts Appliquées) peut être une autre voie. Il ouvre la porte à l’école Estienne à Paris pour préparer un DMA (Diplôme des Métiers d’Art) arts graphiques option reliure-dorure. Sans bac technologique les étudiants peuvent suivre une remise à niveau pour rejoindre le diplôme.
- Le métier de relieur pouvant être exercé avec la qualité de fonctionnaire, au sein de bibliothèques d’État ou des musées. Passer l’un des concours de la fonction publique peut donc être un avantage.
Conclusion
Il n’existe pas qu’un seul chemin pour devenir relieur, un parcours atypique n’est pas forcément un problème. Le plus important reste la pratique, l’expérience et bien sûr, la motivation.

