Zoom sur les règles d’écriture des dialogues

L’équipe de Mon livre & moi est de retour avec un nouvel article didactique visant à vous présenter les règles qui régissent l’écriture des dialogues dans la littérature française.

Les règles que nous allons vous détailler sont essentielles afin d’assurer la lisibilité et la fluidité du texte. En effet, elles permettent de distinguer clairement les paroles des personnages du reste du récit.

La mise en page des dialogues

Tout d’abord, concentrons-nous sur la structure des dialogues. Il existe deux méthodes pour les mettre en page :

  • Avec utilisation des guillemets et des tirets de dialogue.
  • Avec utilisation des tirets seulement.

Quelle que soit la méthode utilisée, nous utilisons généralement des tirets cadratins « — », il faudra bien veiller à insérer une espace après les tirets afin qu’ils soient décollés du texte.

Pour insérer un tiret cadratin sur Word, il faut soit combiner les touches Ctrl + Alt + - (pavé numérique), soit Alt + 0151.

Nous verrons ensuite les règles concernant l’utilisation des incises dans les dialogues, et nous finirons par les points à soigner et à éviter.

L’utilisation des guillemets et des tirets

Avec cette méthode, on ouvre et on ferme un dialogue par des guillemets.

Si l’intervention d’un personnage est isolée dans le récit sans qu’il n’y ait d’autre interlocuteur, on présentera la réplique de cette manière :

« Mes fraises sont molles… »

Si une incise est insérée entre deux parties parlées, il faudra conserver une seule paire de guillemets :

« As-tu pris mon passeport ? » s’inquiète Jack. « Je ne l’ai pas sur moi. »

« As-tu pris mon passeport ? s’inquiète Jack. Je ne l’ai pas sur moi. »

Lorsque plusieurs personnages se donnent la réplique, chaque changement d’interlocuteur doit être signalé par un tiret, excepté la réplique qui introduit le dialogue :

« Ma cravate est laide…

— Mais non Titoun, elle est très bien ta cravate !

— T’es sûre ?

— Mais oui, arrête de te plaindre un peu… »

L’utilisation des tirets seuls

Cette méthode, de plus en plus courante, est bien simple d’utilisation. Ici on introduit chaque réplique par un tiret et on oublie les guillemets :

— Ma cravate est laide…

— Mais non Titoun, elle est très bien ta cravate !

— T’es sûre ?

— Mais oui, arrête de te plaindre un peu…

La règle sur les incises dans les dialogues

Une incise est une courte proposition insérée dans une autre, autrement dit, ce sont les phrases que l’on insère la plupart du temps dans les dialogues pour indiquer qui parle et le ton de la réplique.

Lorsqu’on insère des incises dans les dialogues, ces dernières ne prennent pas de majuscule quelle que soit la ponctuation qui les précède :

— Comment vas-tu ? demanda Isabelle. (et non : Demanda Isabelle.)

— Je me porte très bien aujourd’hui ! répondit Jack.

De la même manière, on évitera d’utiliser un point avant une incise et on privilégiera la virgule :

— Je ne retrouve pas mes billets, indique-t-il calmement. (et non : … billets. indique-t-il calmement.)

Il faudra également s’assurer de la cohérence entre la ponctuation utilisée et le ton de l’incise, on mettra par exemple un point d’exclamation devant une émotion ou une action forte (s’offusquer, s’énerver, crier, etc.), un point d’interrogation devant une interrogation (demander, questionner, etc.), des points de suspension devant une hésitation ou une ambiguïté, etc.

Ce qu’il faut soigner et ce qu’il faut éviter

  • Veiller à bien sauter une ligne avant d’introduire une réplique ou un dialogue, si la réplique est perdue en plein milieu d’un paragraphe, la lisibilité sera réduite.
  • Varier les verbes utilisés dans les incises, une répétition de « dit-il », par exemple, aura tendance à lasser le lecteur.
  • Éviter le « t » euphonique superflu, ce dernier ne s’utilise que derrière un verbe se terminant par une voyelle ou un « c » non prononcé, et non derrière un verbe se terminant par un « t » ou un « d ».

Exemples :

« Arrivera-t-il à me convaincre ? »

 « Quel temps fait-il en ce moment ? » et non « Quel temps fait-t-il en ce moment ? »

  • Dans les incises, veiller à placer le verbe avant le sujet.

Exemple :

« Quelle heure est-il ? demandé-je poliment. » et non « Quelle heure est-il ? je demande poliment »

Vous voilà désormais armés afin de rédiger des dialogues clairs et cohérents, en suivant ces différentes règles, vous pourrez créer des dialogues fluides et captivants, facilitant ainsi l’immersion des lecteurs.

Si vous avez écrit une pièce de théâtre, n’hésitez pas à consulter l’article « Qu’est-ce que le genre théâtral »

Crédit image : pixabay

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