Nous pouvons considérer le roman noir comme un sous-genre du roman policier. On l’associe également souvent au roman gothique qui trouve ses origines en Angleterre dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, et qui est un précurseur du roman noir.
La différence entre roman noir et roman policier
Les codes du roman noir sont les mêmes que pour un roman policier :
- Crime,
- Meurtre,
- Enquête etc.
Seulement, le roman noir se différencie du roman policier par son traitement de l’histoire.
En effet, le policier et l’enquête ne sont pas au cœur de l’intrigue. Ce qui est mis en avant dans un roman noir, c’est le crime lui-même, ses causes et ses conséquences.
Il vise à dépeindre une réalité sociétale d’un point de vue pessimiste et critique, ce qui confère à ce genre toute une dimension politique et sociale. Il s’agit donc d’un genre littéraire engagé qui a pour but de dénoncer.
Un genre littéraire qui dénonce
Son expansion débute outre-Atlantique et plus précisément aux États-Unis dans les années vingt. Nombre d’écrivains américains décident de témoigner de la réalité de la société de l’époque :
- Corruption,
- Violence,
- Crime organisé,
- Réseaux mafieux etc.
Ils donnent ainsi une vision critique des conditions sociales et de l’univers violent de la société.
Prenons en exemple le célèbre écrivain Dashiell Hammet, précurseur du roman noir, auteur du Faucon Maltais publié en 1930. L’auteur dénonce dans ses œuvres la corruption politique et policière, la toute-puissance de l’argent ou encore le banditisme.
Il a influencé de nombreux auteurs comme Raymond Chandler ou Georges Simenon qui ont signé des romans noirs devenus aujourd’hui des best-sellers.
Le roman noir connaîtra son véritable essor après la Seconde Guerre mondiale, dans les années cinquante.
Le roman noir en France
En France, c’est Marcel Duhamel qui découvre les romans de Peter Chesney et James Hadley Chase. Il décide de les faire traduire et propose à Gallimard de les publier dans une nouvelle collection.
En 1945, il crée la Série noire dont Jacques Prévert invente le titre. Duhamel la dirigera jusqu’à sa mort en 1977.
La série connaît instantanément le succès et contribue à rendre le polar américain très populaire dans l’hexagone.
Par la suite, plusieurs auteurs français seront édités à leur tour : Serge Arcouët sous le pseudonyme de Terry Stewart, Jean Amila ou encore Léo Malet avec son célèbre Nestor Burma.
Marcel Duhamel permet ainsi au roman noir de prendre son envol en France et va ouvrir la porte au néo-polar qui fera son apparition au début des années soixante-dix.
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